La scission ou l’ablation des freins de langue est une intervention simple et bénigne, sans complications. Pour autant, il ne s’agit pas moins d’avoir recours à un professionnel habilité à ce geste, qui reste néanmoins un acte chirurgical. L’ORL en est un. Le plus compliqué ici n’est pas l’intervention, mais de SAVOIR que bébé souffre effectivement d’un frein restrictif. Pour les plus chanceux, on vous l’aura signalé dès la maternité ou lors de vos RDV post-accouchement avec la Sage-femme. La vérification n’étant pas toujours systématique, beaucoup d’entre nous passerons à côté ou le découvrirons au hasard d’un rdv chez la pédiatre pour un tout autre sujet (Ce fut mon cas) ou chez le dentiste. Retour sur mon expérience.

Le cas de Ptitebouille…

Ptitebouille avait alors 5 mois, quand ma pédiatre soupçonnant un stridor (Bruit strident lors de l’inspiration, parfois provoqué par une obstruction partielle du larynx ou de la trachée) me recommande de prendre RDV chez l’ORL. Une fois là-bas, je suis rassurée, bébé n’a pas de stridor, mais la spécialiste est sans appel : Ptitbouille a un frein de langue restrictif ! Elle m’explique que la situation nécessite une petite intervention tout à fait bénigne. Euh….je m’attendais pas du tout à ça…Un petit vent de panique m’envahit. A tort. L’intervention s’est très bien passée. 10 minutes montre en main. Et comme d’habitude, maman a eu bien plus peur que bébé n’a eu mal :).

Le médecin et son assistante nous ont demandé de sortir de la pièce pour faire l’intervention (Le stress des parents est souvent communicatif au bébé), et après une anesthésie locale très rapide, l’ORL a réalisé une frénotomie du frein lingual au bistouri. L’excision complète du frein n’a pas été nécessaire, et un simple « grattage » de la muqueuse a suffi à redonner toute la mobilité nécessaire à la langue de Ptitebouille. Bébé n’a rien senti et l’intervention a été très rapide !

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Ptitebouille n’a même pas pleuré. A peine le temps de retrouver mes bras qu’il s’était déjà rendormi. La semaine qui a suivi s’est très bien déroulée également, avec quelques administrations préventives de doliprane. Et miraculeusement, alors que j’appréhendais chaque prise de bib, ces moments sont devenus un vrai plaisir ! Ptitebouille s’est mis à bien boire, beaucoup plus calmement et régulièrement ! Finis les biberons à moitié terminés, il buvait désormais complétement ses rations et s’assoupissait dans mes bras, tout repu de ses nouveaux festins ! A noter que cette évolution a été aussi permise de pair avec l’éviction des Protéines de Lait de vache dans le lait administré. Plus d’information ICI

Le cas de Minibouille…

Pour Minibouille, dès son premier mois de vie, alors même qu’aucun professionnel de la maternité ne m’avait fait quelconques remarques sur cette éventualité des freins de langue restrictifs, je décide de prévenir plutôt que de guérir et d’aller faire vérifier tout ça.

Je retourne alors voire la même ORL, confiante de ma première expérience. Mais mes petits bouts n’étant pas à cours de réserves pour me faire devenir chèvre, la séance ne s’est forcément pas déroulée comme la première fois, c’eût été trop simple…

Minibouille a bel et bien un frein de langue trop restrictif, mais celui-ci est trop épais pour être incisé au bistori. Euh…Quésako ? Et puis du coup, on fait quoi alors ? Réponse de la praticienne, « on attend ses 2/3 ans pour pouvoir faire l’intervention sous anesthésie générale, pas avant ». Il était absolument inimaginable pour moi de laisser Minibouille galérer avec son frein de langue trop court, je savais que trop bien la délivrance qu’une frénotomie entrainait.

Me revoilà alors partie sur tous les forums de France et de Navarre pour trouver une solution. Bonne nouvelle il en existe bien une, – dommage que la praticienne ne m’en eut pas parlé- celle de réaliser l’intervention, toujours sous anesthésie locale, mais cette fois avec un laser à tissus mous plutôt qu’un simple bistouri. De forum en forum, c’est toujours le même praticien qui est cité, un certain docteur Rousselet que tout à chacun vante comme LE référent du sujet sur Paris et sa région.

Problème : des mois d’attente …La rançon du succès visiblement. Tout de go, je sollicite Chou, le papa de Mini et Ptitebouille, que je missionne coûte que coûte pour me décrocher un rdv, et rapidement ! (Chou a une douce voix de lover qui, dans son rôle de papa concerné et soucieux de sa progéniture, arrive à susciter quelques inclinaisons des secrétaires…). Bingo, nous avons RDV dans 10 jours. (Chou m’avouera finalement que le hasard d’une annulation lui avait valu ses galons de « super héros »).

Rencontre avec le Docteur Rousselet

Jour du RDV, je découvre un professionnel très doux et particulièrement attentif aux difficultés de Minibouille. Il nous écoute, nous interroge sur notre ressenti. Je suis rassurée, j’ai un bon feeling. Je me dis qu’il n’a pas usurpé sa réputation. Son bureau est rempli de dessins, sans doute des Minis avant nous, reconnaissants de pouvoir boire leur bib 🙂 !

Bien que réservé, cet homme me parait bienveillant et c’est confiante que je m’apprête à faire vivre à ma minibouille cette intervention au laser. Nous allons dans le fond de son bureau, côté atelier. Docteur Rousselet me demande de poser Minibouille entre lui et moi, sur une sorte de plateau blanc et de bien le maintenir, de façon à ce que sa petite tête ne puisse plus bouger.

Avant d’y aller, je pose une dernière question, j’ai besoin de savoir. Sur une échelle de 1 à 10, une fois que minibouille aura eu l’anesthésie, il aura mal à combien au passage du laser ? J’ai besoin de mesurer sa douleur, savoir, pour me donner l’illusion que je contrôle un peu. Le docteur me regarde, attendri, et me répond 5, tout en me disant que ce sera très bref. Ok, on y va. Je tiens bébé sur le plateau et caresse ses toutes petites mains, pendant que papa lui maintient la tête. 1 minute pas plus, c’est terminé. Bébé a pleuré, mais après. Je le garde blotti dans mes bras alors qu’une odeur de cochon cramé se répand dans la pièce. Je panique un peu. Le médecin me rassure en m’expliquant que c’est l’odeur des tissus brulés que je sens et que c’est tout à fait normal. « Normal », le mot magique qui me détend et qu’on aime tant entendre…Le docteur nous explique ensuite que la semaine suivante sera déterminante. Qu’il s’agira de donner du doliprane à Minibouille pour pas qu’il souffre et qu’il faudra lui faire quelques exercices d’assouplissement avec sa langue, de façon à ce que la cicatrisation se passe bien et que bébé conserve bien toute sa mobilité nouvellement retrouvée.

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Une histoire de père en fils ?

De nature curieuse, je continue à interroger le médecin sur les origines des freins de langues restrictifs, et il m’indique que souvent, les bébés ayant des freins restrictifs ont souvent aussi l’un ou les 2 parents concernés par cette même problématique. Pour savoir qui de nous 2 est concerné, le docteur nous indique un exercice très simple : lever notre langue pour toucher le palais. Celui des 2 qui n’y arrive pas est le grand vainqueur !

Et chez nous c’est Chou, il n’avait jamais remarqué, mais en effet, cet exercice lui est impossible ! Le docteur interroge chou sur d’éventuels douleurs aux cervicales ou encore des tensions dans la nuque, expliquant que c’est bien souvent lié…Chou se laisse convaincre et ira se faire couper son frein de langue. RDV dans 2 mois….